Coronavirus : quand l’épidémie favorise l’innovation

Illustration covid 19
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Publié le 17 avril 2020

L’épidémie qui nous touche actuellement marquera sans doute l’Histoire, peut-être moins par sa gravité (espérons-le en tout cas) que par les modifications qu’elle apportera à notre société. Les innovations fleurissent déjà pour nous venir en aide.

Comme d’autres maladies avant elle, il est très probable que la pandémie du coronavirus apportera des modifications profondes à notre société.

 

Au-delà des pertes économiques énormes provoquées par cette catastrophe sanitaire, quelques notes positives, notamment au niveau de l’innovation, sont attendues. Les horloges, par exemple, seraient apparues suite à l’importante épidémie de peste noire du XIVème siècle, pour garder une trace du temps de travail des survivants. La médecine « moderne », aussi, qui s’éloignait du dogme de la religion salvatrice. Le vaccin de la variole ? Il suit de quelques décennies l’épidémie de variole à Boston au XVIIIème siècle et la controverse sur l’inoculation, un traitement préventif pas très fiable. Le SRAS en 2002 a, quant à lui, favorisé le développement du e-commerce en Chine (particulièrement un certain Alibaba) mais aussi les contrôles de température aux aéroports qui ont permis à l’Asie d’être plutôt épargnée par le Covid-19.

 

Aujourd’hui, pour le coronavirus, on parle déjà de normalisation du télétravail. Mais si celui-ci continue d’être utilisé après la crise, d’autres questions se poseront sur son impact sur nos modes de vie. Et quid de la livraison à domicile, de la télémédecine et des loisirs en ligne, en fort développement eux aussi ?

Autre conséquence de l’épidémie : les entreprises se mobilisent, modifiant parfois leur activité, et innovent pour nous aider à gagner cette guerre sanitaire.

 

Illustration article coronavirus_Brandon Valorisation

 

Des start-up au secours des hôpitaux

Les start-up sont très engagées dans la lutte contre le Covid 19. Elles ont immédiatement réagi à la situation en innovant davantage et mettent en avant de nouveaux produits visant à limiter l’épidémie.

 

La start-up Estimote, par exemple, commercialise des trackers avec GPS et capteurs de proximité visant à suivre les interactions entre collègues de travail pour réduire les risques de contamination. Pour aider à la protection également, au FabLab du Lab’O, à Orléans, un nouveau procédé de fabrication de masques à visière a été mis au point, plus rapide qu’auparavant.

Photo Lab'O Orléans

Toujours pour limiter l’épidémie, un mini laboratoire portatif a été créé aux Etats-Unis par la société Abbott. Baptisé ID NOW, ce robot de test, présenté en grande pompe par Donald Trump lui-même, permet en cinq minutes de déterminer si le patient est atteint du coronavirus ou non.

 

L’imprimerie 3D se révèle également très utile en cette période, pour fabriquer ou adapter très rapidement du matériel médical. En quelques jours à peine s’est ainsi monté le projet 3D COVID, avec les hôpitaux de Paris et la start-up Bone3D, pour fabriquer jusqu’à 3000 objets par semaine grâce à plusieurs dizaines d’imprimantes 3D.

 

La télémédecine profite aussi du confinement. Ainsi, la start-up d’e-santé Cureety a annoncé récemment une levée de fonds de 1,2 million d’euros pour le suivi à distance des patients et les règles d’accès à la téléconsultation ont été assouplies par le gouvernement français, permettant à cette pratique balbutiante de représenter soudain 500.000 actes par semaine. On imagine mal un retour en arrière.

 

Nous notons aussi l’utilisation plus fréquente de robots. En Italie, un hôpital s’en sert pour donner quelques soins aux patients. Dans le même temps, certaines structures commencent à utiliser des robots pour décontaminer les lieux. A Singapour, des robots remplacent les serveurs dans les restaurants pour limiter les risques de contamination.

 

Enfin, d’autres outils et applications font leur apparition, permettant par exemple de limiter les temps d’attente dans les magasins ou d’étudier la propagation du coronavirus. Le SAFE Cluster publie ici quelques solutions pour gérer la crise : https://www.safecluster.com/wp-content/uploads/2020/04/CATALOGUE-SOLUTIONS-V1-3.pdf

 

Des entreprises qui transforment leur activité

Particulièrement recherchés aujourd’hui, les respirateurs, les masques ou encore le gel hydroalcoolique.

 

Pour faire face à la forte demande, des entreprises de toute taille ont décidé de modifier temporairement leur activité. Le Groupe LVMH a été l’un des premiers à produire gratuitement une grande quantité de gel hydroalcoolique grâce aux unités de production de ses parfums et cosmétiques.

 

La fabrication accélérée de respirateurs a aussi beaucoup mobilisé les ingénieurs : si General Motors a été réquisitionné aux Etats-Unis, d’autres groupes ont agi spontanément, comme Seat (qui a développé un modèle à partir de moteurs d’essuie-glaces) ou Dyson qui a promis un développement en 15 jours. En Angleterre, des dizaines de sociétés ont répondu à l’appel du gouvernement pour fabriquer en urgence des respirateurs homologués ou inventer de nouveaux modèles.

Autre détournement, en France et en Italie, avec les masques de plongée de Decathlon, transformés en accessoire de respirateur grâce à de petits éléments imprimés en 3D.

 

Enfin, pour les masques de protection, plusieurs entreprises spécialisées dans le tissage se mobilisent pour la fabrication de masques en tissu, comme Les Tissages de Charlieu ou la marque de lingerie Empreinte, entre autres. Plus inattendu, Michelin lance aussi une production en grande série de masques dont le filtre peut être retiré et lavé une vingtaine de fois : à la clé, moins de déchets et un coût divisé par 5 par rapport aux masques FFP2 jetables. Et beaucoup de consommateurs ont pu découvrir et apprécier ce mode de consommation.

R-Pur, start-up déjà spécialisée dans la fabrication de masques anti-pollution plus efficaces que la norme FFP3, est quant à elle à la recherche de sites de production supplémentaires pour y installer ses machines et réadapter ses masques pour les professionnels de santé.

R-Pur Nano

Enfin, une modification sociétale : le développement du e-commerce. Certains restaurateurs, petits commerçants ou agriculteurs ont décidé, pour conserver un minimum d’activité, de proposer des services de livraison ou de récupération de commandes qui n’existaient pas auparavant.

 

Les appels à dons et à projets innovants

Plusieurs appels à soutien ont été lancés de la part de différents organismes et incubateurs. En voici quelques-uns que nous avons sélectionnés :

  • Appel à projets « PSPC », lancé par le Gouvernement : dispositif de soutien pour le développement de solutions thérapeutiques contre le COVID-19, ouvert jusqu’au 30 septembre 2020. Plus d’informations : www.bpifrance.fr
  • Appel au don de matières premières pour le FabLab d’Orléans (feuilles transparentes et élastiques). Plus d’informations ici : https://france3-regions.francetvinfo.fr
  • La Région Centre-Val de Loire et l’Etat ont lancé un appel à projets innovants sur les domaines des équipements et dispositifs médicaux. Jusqu’au 30 avril 2020. Pour plus d’informations : www.cosmetic-valley.com
  • La FRM (Fondation pour la Recherche Médicale) lance un appel à solidarité pour soutenir les projets de recherche visant à comprendre et limiter l’épidémie. Site de la FMR : www.frm.org

 

 

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